La nécessité de la bientraitance

samedi 13 septembre 2014
par  A.GRANGEON
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Essai de Définition de la bientraitance (UNAPEI) : Il n’existe pas de définition légale.

Ensemble de comportements, d’attitudes, qui prennent en compte et respectent la personne dans sa globalité, s’adaptent à ses besoins divers (psychologiques, physiologiques, affectifs,...), avec, pour objectif, de lui permettre un
développement et une vie harmonieuses, et qui constituent les bonnes pratiques mises en oeuvre, lors de son action professionnelle.

Définition de la maltraitance :Tout acte ou omission qui a pour effet de porter gravement atteinte, que ce soit de manière volontaire ou involontaire, aux droits fondamentaux, aux libertés civiles, à l’intégrité corporelle, à la dignité ou au bien-être général d’une personne vulnérable, y compris les relations sexuelles ou les opérations financières auxquelles elle ne consent ou ne peut consentir valablement ou qui visent délibérément à l’exploiter.

Pour les parents d’enfants déficients intellectuels, la notion de bientraitance est surprenante dans la mesure ou elle devrait être naturelle aux établissements qui accueillent leurs enfants car on imagine mal un parent laissant son enfant dans un établissement maltraitant !!Si pour les parents elle est implicite à l’établissement, elle correspond de plus en plus aux besoins des professionnels. Car maltraiter ou bien-traiter c’est toujours traiter. Et l’intention du traitement par l’éducateur peut-être excellente malgré que le ressenti par la personne accueillie soit désagréable.
Ainsi une intention de bientraitance peut être considérée comme une maltraitance. Or qu’est-ce qu’un ressenti ? Si le ressenti a une composante physique (le corps), il a également une composante psychologique dans la notion de considération (le « moi »). Par exemple, vous pouvez avoir réellement mal mais si vous êtes examiné avec attention, estimé, en un mot considéré, alors la douleur devient supportable. Inversement si votre « moi » n’est pas pris en compte ou mal pris en compte, alors la douleur peut devenir insupportable et le mot de maltraitance peut apparaître.
Pour un professionnel s’occupant de déficients intellectuels, il est souvent difficile d’accepter un ressenti désagréable de la personne accueillie car l’intention initiale est bonne. D’où la tentation de refuser ce ressenti et par là, de faire apparaître en eux-mêmes et sur la personne accueillie, des contraintes psychologiques difficiles à supporter.Il apparaît donc la nécessité pour les professionnels de trouver des références à leurs actions afin de ne pas se laisser envahir par le découragement provoqué par la complexité des situations, ainsi que par le poids des habitudes
engendré par la longueur des séjours. D’où la mise au point d’un code des bonnes pratiques professionnelles auquel le professionnel peut se référer pour qualifier son action.Mais en regard de cette complexité des situations, ce code des bonnes pratiques professionnelles peut être incapable de répondre à toutes les situations. Il faut donc que, selon l’Agence Nationale de l’Evaluation et de la qualité des établissements Sociaux et Médico-sociaux (ANESM) :« La bientraitance devienne une culture qui doit inspirer les actions individuelles et les relations collectives des
professionnels au sein d’un établissement ou d’un service. Elle vise à promouvoir le bien-être de l’usager en gardant présent à l’esprit le risque de maltraitance. Elle est un mouvement d’individualisation et de personnalisation permanente de la prestation et ne peut donc en tant que telle recevoir de définition définitive (ANESM).
 »Pour cela, l’ANSEM propose :

  • Une culture du respect de la personne et de son histoire, de sa dignité, et de sa singularité,
  • Une manière d’être des professionnels au-delà d’une série d’actes,
  • Une valorisation de l’expression des usagers,
  • Un aller-retour permanent entre penser et agir,
  • Une démarche continue d’adaptation à une situation donnée.

Pour sa mise en application, l’ANESM préconise actuellement de respecter les quatre niveaux suivants :

  • L’usager co-auteur de son parcours
    • Donner une réalité à la liberté de choix
    • L’accompagnement de l’autonomie
    • La communication individuelle et collective
    • Un projet d’accueil et d’accompagnement défini et évalué
  • La qualité du lien entre professionnels et usagers
    • Le respect de la singularité, fondement de l’intervention
    • La vigilance concernant la sécurité physique et le sentiment de sécurité des usagers
    • Un cadre institutionnel stable
  • L’enrichissement des structures et des accompagnements par toutes les contributions internes et externes pertinentes
    • Travailler avec l’entourage et respecter les relations de l’usager avec ses proches
    • L’articulation avec les ressources extérieures
    • La promotion de l’expression et de l’échange des perspectives
    • L’ouverture à l’évaluation et à la recherche
  • Le soutien aux professionnels dans la démarche de bientraitance
    • Une promotion de la parole de tous les professionnels
    • Une prise de recul encouragée et accompagnée
    • Un projet d’établissement construit, évalué et réactualisé avec le concours des professionnels et garant de la bientraitance.

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