LES JOLIES COLONIES DE VACANCES...

dimanche 14 septembre 2014
par  F.LEGEAS-BOUTTIER
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PLAIDOYER POUR UNE REFLEXION COMMUNE

Chaque année, familles et professionnels sont confrontés à la question des vacances. Le fait est d’autant plus marqué dans le secteur du handicap sévère adultes. Car si l’offre de séjours s’est étoffée et diversifiée ces dernières années, tant en nature qu’en durée ou en termes de période concernée (hiver, été), il n’en demeure pas moins :

  • Que la demande reste supérieure à l’offre, ne serait-ce que parce que tous les établissements, partout, ferment leurs portes au même moment.
  • Que le secteur enfants - moins sollicité - fait néanmoins l’objet de plus de sollicitude de la part des organismes prestataires de ce type de services.
  • Surtout, que cette offre - si elle donne parfois lieu à de remarquables prises en charge - est bien SOUVENT, trop souvent, GRAVEMENT INADAPTÉE.

DES VACANCES ADAPTÉES...INADAPTÉES ? QU’EST-CE A DIRE ?

Une telle affirmation ne peut se faire à la légère et il ne saurait ici être question ni de diffamation, ni de "billet d’humeur" ayant trait à de simples détails. La bonne volonté des personnes qui encadrent ces séjours n’est même pas, globalement, en cause.

ALORS ? PRENONS QUELQUES EXEMPLES :

  • Combien de séjours pour polyhandicapés sans équipements spécifiques ? Sans lève-personne, sans lit-douche ( ou équivalent), sans lit médicalisé ou avec barrière de protection ? On peine à l’imaginer, et pourtant...
  • Combien de jeunes animateurs recrutés sans qu’ils sachent précisément ce à quoi ils vont être confrontés ? Il y a un monde entre l’image télévisuelle du " bon handicapé" ( comme autrefois le "bon sauvage") et la réalité qui va les rattraper : cris, communication non verbale, peu d’"activités", changes... rien à voir avec les journées de stage BAFA !
  • Combien de séjours à vocation "ambiance familiale" ( ce qui en soi est intéressant), que je me suis toujours refusée à tester pour ma fille ? L’idée est la suivante : un petit groupe (4 ou 5) de personnes handicapées, dans un gîte adapté, avec un groupe ( plus restreint ou équivalent ) d’accompagnateurs. Ils sont censés " vivre le quotidien", tout en visitant la région et en pratiquant des activités... Certes , sur le papier... mais QUI accomplira les tâches ménagères ? QUAND ? QUI se lèvera la nuit si besoin ? Que feront dans le gîte ceux qui ne seront pas partis avec LE véhicule ? Quid des JOURS DE CONGES des animateurs ? En bref, il s’agit là de séjours tout à fait envisageables pour certains types de handicaps, mais certainement pas pour le polyhandicap.

DES DIFFICULTÉS D’AUTANT PLUS GRANDES POUR LES SÉJOURS DES ADULTES

  • Avec l’âge, le handicap est devenu patent : il s’accompagne d’une fragilisation physique pour certains : déformations, appareillages, soins... prennent une place accrue. Le poids, la stature, rendent les manipulations plus complexes. Enfin, un corps d’adulte n’est pas un corps d’enfant. Tout cela n’est pas forcément facile à vivre pour des animateurs de 18-20 ans ! Un encadrement de qualité est indispensable pour tous ces jeunes.
  • Certains des "vacanciers" adultes sont devenus de quasi vieillards : le résident d’une MAS a plus souvent, actuellement, 50 ou 60 ans que 20 ! Ont-ils les mêmes envies de changement, de mouvement, de bruit... ? Pas tous.

CES QUESTIONS VONT PRENDRE UNE PLACE ACCRUE DANS LES ANNÉES À VENIR, AVEC LE VIEILLISSEMENT PUIS LA DISPARITION DES PARENTS DANS CERTAINS ÉTABLISSEMENTS.

Il conviendrait donc sans aucun doute que soit menée une réflexion sur le sujet : "état des lieux", discussions incluant TOUS les acteurs concernés, pistes pour des " solutions" si ce n’est pérennes, du moins durables, inventaire des ressources, contact avec les "réseaux "existant.

UN TEL TRAVAIL N’EST-IL PAS SUSCEPTIBLE DE FÉDÉRER DES ÉNERGIES ? IL PARTICIPERAIT EN TOUT CAS PLEINEMENT DE LA NATURE ASSOCIATIVE DE L’APEI d’ORANGE.


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